LA PEUR DE VIVRE
Et si demain soudain, las de trop d’indulgence,
Et le Ciel et la Mer, en cédant au courroux,
Venaient rompre les digues, déchirer le silence,
Mettant fin à nos jours… vous étonneriez–vous ?
Au fil du temps, en chaque jour, en chaque nuit,
Comme un trépan, creusant en moi mille phobies,
Vois–tu, je sens… soufflant à contre–joie,
Un vent de l’au–delà qui vient jeter à bas
Nos « lendemains »…
J’entends geindre la Terre, en les deux hémisphères,
Tandis que s’exaspère…
Notre « destin »…
Et scindant la fiction, la réalité,
Nous nous retrouvons confrontés
À tout ce qui s’entre–déchire,
Qui sait quand ?… du mal de n’avoir pas été,
Tirant un trait sur le Passé,
Le Futur saura nous détruire…
Et si l’Espoir vient à l’angoisse qui m’étreint,
En certains soirs, tisser un « doute » sur le chemin
Du Désespoir, darder de ses rayons
De nouvelles chansons, éclore les bourgeons
D’autres « printemps »,
Il fige son sourire, mon désir en délire
Sourd pour mieux devenir…
Un « testament »…
Et voilà, ce dont tu n’hériteras pas,
Et pour cause car tu ne seras
Jamais de ce Monde en naufrage…
T’incomba, pour seule faute, d’avoir fait naître
En mon esprit, l’idée peut-être,
De t’avoir voulu du… « voyage » !… (Ad libitum)