DE BABEL À EIFFEL
Voyons mieux en les choses - et par-delà les dires -
Ce que marque la pause, entre meilleur et pire,
Indiquant, sans détour, qu’à l’heure d’aujourd’hui,
Se prolonge toujours l’insondable alchimie.
S’enquérir du Passé, de ce qui s’y passa,
Voir dans ce qui s’est fait ce qui se refera
Auraient été de mise, si cette progression
Qui nous semblait promise avait fui son cocon.
Nomadisme lié au cycle des saisons,
Transhumant de ce fait, par les quatre horizons,
Chassant, cueillant, pêchant, au long de notre errance
Nous servîmes le Temps, sans en percer le sens.
Puis vint un second âge qui nous prédisposa
À nous faire, au voyage, accorder moins de pas :
Sédentarisation, territoires choisis,
En délimitation, devinrent nos pays.
Mais cela n’empêcha, qu’à de diverses fins,
On ne se priva pas d’aller chercher plus loin…
De Babel à Eiffel, de projets en défis,
Ni la mer, ni le ciel, ensuite, n’auront suffi :
L’insatiabilité, en suprême recours,
Entreprit de combler les manques du parcours.
Mais les manques demeurent au fur et à mesure
Que s’accordent nos heures à « rêver » le futur…
Ne plus épiloguer sur ce qu’il faudrait faire,
Mais plutôt s’avouer qu’il s’agit de chimères
Que de vouloir aller à l’encontre du Temps
Qui fait se conjuguer le passé au présent.
Ce n’est point renoncer de dire ainsi cela,
Car la réalité prend sa source au-delà,
Dans des strates où l’éthique n’a jamais figuré,
Où tout reste cyclique, servant l’Éternité.
S’enquérir du Passé, de ce qui s’y passa,
Voir dans ce qui s’est fait ce qui se refera
Auraient été devise(s) si cette progression
Qui nous semblait promise avait fui son cocon.
1 Messages
Nihil novi sub sole (rien de nouveau sous le soleil) Extrait de l’Ecclésiaste (Qôhéleth) ch.1 ver.1 à 9 - https://fr.wikipedia.org/wiki/Nihil_novi_sub_sole Rebaptisé pour la circonstance : « Vanitérativité » « Vanité des vanités, dit Qohéleth [l’Écclésiaste], vanité des vanités, tout est vanité. Quel avantage revient-il à l’homme de toute la peine qu’il se donne sous le soleil ? Une génération s’en va, une autre vient, et la terre subsiste toujours. Le soleil se lève, le soleil se couche ; il soupire après le lieu d’où il se lève de nouveau. Le vent se dirige vers le midi, tourne vers le nord ; puis il tourne encore, et reprend les mêmes circuits. Tous les fleuves vont à la mer, et la mer n’est point remplie ; ils continuent à aller vers le lieu où ils se dirigent. Toutes choses sont en travail au-delà de ce qu’on peut dire ; l’œil ne se rassasie pas de voir, et l’oreille ne se lasse pas d’entendre. Ce qui a été, c’est ce qui sera, et ce qui s’est fait, c’est ce qui se fera, il n’y a rien de nouveau sous le soleil. S’il est une chose dont on dise : Vois ceci, c’est nouveau ! cette chose existait déjà dans les siècles qui nous ont précédés. »