CONFIDENCES
Serais–je poussière d’étoile
Du firmament d’âges lointains ?
Est–ce à l’érosion littorale
Que je dois d’être en ce destin ?
Destin d’immuable apparence
Voué au chant de vos saisons,
Je roule en la transparence
En grains de quartz, bruns ou blonds…
En cette baie, j’ai vu le jour,
Voilà déjà longtemps « d’Amour »,
Embryon d’atome : qu’importe
Quelle genèse m’ouvrit la porte !
J’attends, c’est ma finalité,
Enfants, à l’heure de l’été,
Vos seaux, vos pelles, vos râteaux
Et je leur offre mes châteaux.
Ni navigateurs solitaires,
Ni conquistadores en leur temps,
Ne naufragèrent, ne m’accostèrent,
Je ne jalouse pas pourtant
Les havres nés de ces rivages
Que la gloire s’en vint fouler,
N’ai–je donc point ces coquillages
Qui daignent sur moi s’échouer…
Pour m’initier à ces légendes,
Histoires que les vagues répandent,
Qu’ainsi je sache des poissons,
D’Amphitrite et Poséidon
L’intimité de chaque instant
Et que, pour des siècles durant,
J’en mémorise le courant
Au creux de mes sables mouvants ?
Non, ce n’est point là par ascèse
Que je subis les éléments,
Que seule, au pied de ma falaise,
Je m’abstiens de prendre le vent,
Un jour me fera, en son ère,
« Île » au large de l’Océan,
Pourquoi et quand : c’est le Mystère
De la « danse des continents »…
Lames de fond, volcans marins,
Vous que le « Cyclique », en sa main,
Garde pour mieux me submerger,
Pour me transporter au Passé,
Souffrez que la métamorphose
Qui sommeille en toutes les choses
« Fossilise » mon chant d’aujourd’hui
En Hymne au Règne de la Vie…
En Hymne au Règne de la Vie…