ZILDER : Un des points les plus difficiles et les plus subtils consiste simplement à clarifier ce que l’on doit entendre par la relation entre le contenu de la pensée et le processus du penser qui produit ce contenu.
La séquentialisation entraînée dans une vue du monde dirigée sur soi (apparaît alors sur l’écran le terme « égocentrisme » qui est répété trois fois) n’est pas seulement dans le contenu de la pensée mais dans l’activité générale de la personne qui est en train, en phase, de « faire le penser ». Elle est donc aussi bien dans le processus de la pensée que dans son contenu.
> Voir tout le texte de ces interventions et, notamment, celui de la remarque de Karzenstein : « contenu et processus ne sont pas deux choses existant séparément : ils sont deux aspects, deux visualisations d’un seul mouvement entier. »
Karzenstein : Dans cette conformité, la relation de chaque instant à tous les autres à l’intérieur du « Tout » est impliquée dans son contenu total (Temps - Temps dimensionnel - temps chronologique)
(…)
La différence que vous vous devez d’observer, est que les monades de Leibniz ont une existence permanente, tandis que vos éléments dits de base sont seulement des instants et ne sont pas permanents.
ZILDER : Votre mémoire est un cas spécial du processus qui vient d’être décrit, car tout ce qui est enregistré reste contenu à l’intérieur des cellules du cerveau, et celles-ci sont une partie de la matière en général.
ZILDER : PLATON vous a autorisés à croire (à voir) que le contenu de la pensée en désuperposition est en quelque sorte en correspondance réflective avec les choses réelles (sorte de copie d’images ou d’imitation des choses - cartographie des choses)… appréhension des formes essentielles et intimes des choses.
Vous ne créez pas et ne soutenez pas les vraies choses de la même façon ; là entre en jeu l’interception.
Néanmoins, la chose vraie, la vraie chose est limitée par des conditions qui doivent être exprimées en termes de « penser ».
Bien sûr la chose vraie a plus de chose(s) pendant, que ce qui peut être jamais impliqué dans le contenu de votre pensée à son sujet comme cela peut toujours se révéler dans des observations.
Alors, allez plus loin !
Jigor : La pensée elle-même est non seulement une partie de la réalité mais doit être considérée comme un tout. Vous pouvez aller plus loin en quelque sorte pour sentir l’essence même du mouvement que vous sentez dans l’expérience vécue. En réfléchissant à la nature du mouvement concomitamment dans la pensée, dans l’objet de la pensée, vous viendrez inévitablement à l’ensemble de la totalité. Le cogito est au moins en principe complètement séparé de la réalité qu’il pense. Cette notion, bien sûr, est fermement ancrée dans vos traditions. Cette expérience d’ordre général peut être décrite de concert avec une grande partie de la connaissance scientifique moderne qui concerne la nature et le fonctionnement de votre cerveau comme siège de la pensée (centralisation - canalisation). Une telle division ne saurait être solidement maintenue car comment affronterez-vous cette question très difficile : comment penser avec cohérence à une réalité unique, entière et fluctuante de l’existence comme un tout contenant en même temps la pensée, le conscient d’être et la réalité dite extérieure, telle que vous l’expérimentez ? Ceci vous conduit à considérer votre vue d’ensemble qui inclut vos notions générales ayant trait à la nature de la réalité avec les « réalités » concernant l’ordre total de l’univers.
Cette forme vous fait croire que vous possédez une vue de la totalité de la réalité. Comme nous vous l’avons déjà indiqué, la pensée dont le contenu est la totalité doit être observée telle une forme d’art, telle de la poésie dont la fonction première est de faire naître une nouvelle perception et possède une action qui est implicite dans cette perception, plutôt que de communiquer une connaissance réflexive du « comment tout est ».
Le véritable mouvement de pensée qui englobe toute particularité de la totalité devra être considéré tel un processus avec forme(s) et contenu(s) toujours changeants.
Un processus mené en bon ordre avec l’attention et la conscience de la pensée dans son vrai flux de devenir ne pourra tomber dans l’habitude de considérer le contenu tacitement telle une réalité finalisée et statique qui pourrait être en fait indépendante de la pensée.
Karzenstein : Comprenez sur ces entrefaites que les flux directionnels, au stade où ils se révèlent pratiquement incontrôlables, notamment de par la modification de leur vitesse, procèdent à une transtructuralisation englobant toutes les natures de formes conférées par « l’existentialisation » en cours…Soulignons, entre parenthèses, que chaque changement enregistré « formationnalise » ce que Zilder vous a invité à traduire par état actuel… Constat qui doit vous porter à conclure sur-le-champ qu’aucun « formationnel » ne possède une quelconque latitude l’autorisant à se soustraire au conditionnement qu’édicte « l’informationnel », puisque vous savez désormais que le second est initialement le contenant du premier…
J.C.P. : Le contenant est le contenu. L’information préside à la formation.
MAGLOOW : Constatons que chaque mouvement de la conscience a un certain contenu explicite qui configure un premier plan et un contenu implicite qui configure un arrière-plan correspondant. Toute expérience immédiate est mieux saisie dans les termes de l’ordre implié : la Pensée doit être fondamentalement assimilée dans cet ordre.
Jadöpher : À présent, référentiellement à ce qui vient de s’exposer, il convient de concevoir que le rejet, de par son origine, autorise également à « existentialiser » . Pour ce qui a trait à votre dimensionnel, la chose se situe concrètement dans ce que nous vous avons désigné sous le syntagme de valeur de remplacement. Ce dernier point s’adresse à ce qui a suscité le questionnement que vous partageâtes avec votre amie Chantal.
Répondre à ce questionnement équivaut à vous faire distinguer les deux pans du rejet : le causal où il figure le contenant, le conséquentiel où il traduit le contenu, autrement dit, ce qui se trouve rejeté. Le contenant n’étant pas franchement accessible à votre appareil sensoriel, il n’y a lieu de s’attarder qu’à ce que nous venons de dénommer le contenu, et en « subséquence » à ce qui se révèle susceptible d’élaborer la valeur de remplacement dont il faut noter qu’elle définit le plus souvent une remise en conséquence, et non une remise en cause.